Jean Marie, le berger de Perluguet

Comment j’ai rencontré Jean-Marie
Cossí ai conegut Joan Maria

Un soir, une histoire de moutons m’est passée par la tête et je n’ai pas pu m’endormir avant de les avoir tous bien imaginé, compté et recompté.
Pour dessiner ces moutons imaginaires, rien de mieux que d’en rencontrer de vrais.
Je suis allé rencontrer un berger, un vrai, et ses vrais moutons qui en fait sont des brebis et c’est comme ça que j’ai rencontré Jean-Marie.
Nous nous sommes bien entendus, et comme j’aime dessiner, je m’y suis mis naturellement, et cela avait l’air d’amuser Jean-Marie, que je dessine tout ce qui me passe sous les yeux, depuis ses chaussures, ses brebis, ses chiennes, ses assiettes, ses livres, sa radio.
« On ne peut rien laisser traîner avec Édouard parce qu’il dessine tout ! »
Au bout de quelques jours, j’ai dit à Jean-Marie que j’aimerais bien faire un livre.
Il m’a dit d’accord. Mais il m’a posé une condition. C’est un livre sur le métier de berger. Le sien de métier, car il m’a bien insisté : il y avait plusieurs façons d’être berger. Et puis, il m’a que ça ne serait pas un livre sur Jean-Marie. Sa vie. « Ah non, non, non. » Il m’a dit que non.
J’ai essayé de tout noter, incapable de tout retranscrire. « Tout », ce si petit mot qui peut tout et ne rien dire.

Jean-Marie, merci de nous avoir ouvert un bout de ton monde !